25 novembre 2013
Nationalité
Page mise à jour le 25-11-2013
1. Identification du fonds Intitulé / analyse Nationalité : dossiers de principes et de législation (1882-1987), acquisition de la nationalité française : dossiers de consultation et de contentieux (1946-1999), fichier des dossiers de nationalité (1946-1960), dossiers des relevés des incapacités attachées à la naturalisation (1979-1983), décrets des relevés des incapacités attachées à la naturalisation (1948-1966). - 1232 ml. Dates Les périodes chronologiques couvertes varient selon les typologies. Importance matérielle et support Les archives conservées représentent 1232 ml. Elles sont sur support papier.
2. Contexte Nom du producteur Bureau du droit de la nationalité (ou les structures qui l'ont précédé). Histoire administrative La nationalité est un des éléments caractérisant l'état de la personne. Deux droits - droit du sang et droit du sol - traduisent concrètement les liens objectifs entre une personne et l'Etat français. Par le droit du sang, la nationalité française est transmise par la naissance. Elle découle de la filiation. Par le droit du sol, la nationalité est conférée par la résidence sur le sol français, soit à la naissance, soit ultérieurement. L'acquisition de la nationalité par déclaration est la conséquence d'un acte juridique - la déclaration - qui confère à son auteur la nationalité française de plein droit, dès lors que sa situation est conforme à certaines obligations légales. Le contentieux de cette procédure relève pour l'essentiel du juge judiciaire. L'acquisition par décision de l'autorité publique correspond à l'octroi de la nationalité française par un acte du pouvoir exécutif. Elle résulte d'une naturalisation (ou d'une réintégration) accordée par décret, à la demande de l'étranger. Le gouvernement a le pouvoir de refuser mais depuis la loi du 22 juillet 1993, il a l'obligation de motiver les décisions négatives. La Constitution du 3-14 septembre 1791 met l'accent sur le droit du sol et accorde la citoyenneté française aux étrangers qui résident en France depuis 5 ans. Le Code civil de 1804 renverse la tendance antérieure et favorise l'attribution de la nationalité française par le droit du sang, ne laissant qu'une place modeste au droit du sol. La filiation est le critère principal de l'attribution de la nationalité. Disparaît, pour ceux qui y répondent, toute condition de domicile. Afin d'augmenter les effectifs militaires de la France, la loi du 7 février 1851 institue la règle fondamentale du "double droit du sol". Combinaison du lieu de naissance et de la filiation, il donne la qualité de français dès la naissance à l'enfant né en France d'un parent étranger qui y est lui-même né, avec la possibilité de répudier la nationalité française dans l'année suivant la majorité. Au lendemain de la guerre de 1870, la plupart des dispositions législatives sont dictées par le souci d'empêcher les enfants nés en France de parents étrangers eux-mêmes nés en France, de se soustraire au service militaire. La loi du 26 juin 1889 est essentielle à plusieurs égards : elle supprime la faculté de répudier la nationalité française d'origine aux enfants nés en France d'un père étranger lui-même né en France ; elle fixe les modalités d'acquisition de la nationalité française pour les enfants nés en France de parents étrangers nés à l'étranger ; elle confirme le principe d'unité de la nationalité dans la famille, conséquence de la prééminence du mari et de la subordination de la femme (une étrangère qui épouse un Français sera française, une Française perd sa nationalité en épousant un étranger) ; la nationalité française est accordée à tout individu né en France de parents étrangers et qui était domicilié en France à l'époque de sa majorité. La loi du 10 août 1927 n'a pas intégré le droit de la nationalité au Code civil ; elle en a fait un droit spécifique détaché du Code civil. Il s'agit d'une loi d'intégration pour les centaines de milliers de travailleurs étrangers venus en France qui représentaient 7% de la population française en 1930. Le souci du législateur est d'accroître les possibilités d'acquisition de la nationalité française et d'accélérer les procédures : la nationalité française est transmise à l'enfant légitime, né en France, par sa mère française mariée à un étranger ; une Française qui épouse un étranger a la possibilité de conserver sa nationalité d'origine ; une étrangère épousant un Français peut acquérir la nationalité française par simple déclaration devant l'officier d'état civil au moment du mariage ; la condition de résidence en France est assouplie. A la fin des années 30, plusieurs textes réduisent les conditions d'accès à la nationalité française. Le régime de Vichy prend des mesures draconiennes et discriminatoires à l'égard notamment de la communauté juive. Dès 1944, ces lois d'exception sont abrogées par le Gouvernement provisoire. Celui-ci met en œuvre une importante réforme qui donnera lieu à l'ordonnance du 19 octobre 1945. A partir du décret du 24 décembre 1945, les dossiers de naturalisation sont instruits par le ministère de la Population (actuellement ministère de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration). L'ordonnance du 19 octobre 1945 met fin à la dispersion des textes touchant au droit de la nationalité en les codifiant. Mais surtout, elle revient sur certaines dispositions restrictives d'avant-guerre et étend les cas d'attribution et d'acquisition de la nationalité française ; sont concernés les enfants nés à l'étranger de mère française et les ressortissantes étrangères épousant un Français. Cette ordonnance a été remaniée à plusieurs reprises. On peut retenir : la loi du 9 janvier 1973 qui, entre autres, harmonise le droit de la nationalité avec les grandes réformes du Code civil des années 60 et 70 portant sur la filiation, l'autorité parentale et les régimes matrimoniaux et tire les conséquences de l'accès à l'indépendance des anciens territoires d'outre-mer ; la loi du 7 mai 1984 qui durcit les conditions d'acquisition de la nationalité française par le mariage. Une réforme importante est sanctionnée par la loi du 22 juillet 1993. Elle prévoit d'intégrer dans le Code civil les dispositions du Code de la nationalité française actuel ainsi que les nouvelles dispositions issues de cette loi. Elle a peu modifié les mécanismes d'attribution de la nationalité à la naissance. En revanche, elle a apporté d'importantes modifications à certains modes d'acquisition de la nationalité, en posant notamment comme principe que tout étranger souhaitant acquérir la nationalité française doit en exprimer la volonté par un acte individuel. La principale innovation est la création, à compter du 1er janvier 1994, d'une procédure nouvelle, la manifestation de volonté, qui s'applique aux jeunes étrangers nés en France et y résidant de façon habituelle depuis au moins 5 ans. Elle peut être souscrite auprès du juge d'instance ou de différentes autorités administratives, dès l'âge de 16 ans et jusqu'à l'âge de 21 ans. Enfin, la loi du 16 mars 1998 modifie à nouveau les conditions d'acquisition de la nationalité française en posant le principe de l'acquisition de plein droit de la nationalité à la majorité pour tout enfant né en France de parents étrangers " si, à cette date, il a en France sa résidence et s'il a eu sa résidence habituelle en France pendant une période d'au moins cinq ans continue ou discontinue depuis l'âge de onze ans " (article 2 de la loi n°98-170). Aux termes de la loi, trois seuils d'âge sont déterminés pour acquérir la nationalité française : à 18 ans, l'enfant né en France de parents étrangers répondant à la double condition de résidence, devient français de plein droit, la nationalité peut aussi être demandée de façon anticipée avant la majorité ; entre 16 et 18 ans, le mineur qui remplit la condition de résidence peut, sans autorisation parentale, souscrire une déclaration acquisitive de nationalité française auprès du tribunal d'instance ; entre 13 et 16 ans, la même déclaration peut être souscrite au nom du mineur et avec son consentement par son représentant légal. Ces textes successifs ont modifié la répartition des compétences en matière d'acquisition de la nationalité française.
Historique de la conservation Les documents, hormis les plus récents encore localisés au Ministère de la Justice, sont conservés aux Archives Nationales, site de Fontainebleau.
3. Contenu et structure du fonds Présentation du contenu Ce fonds comprend 5 types de documents.
Évaluation, tris et éliminations, sort final Aucune élimination n'est pratiquée dans les dossiers de nationalité. En revanche, les dossiers des relevés des incapacités attachés à la naturalisation ont fait l'objet d'un échantillonnage, les décrets étant conservés intégralement. Accroissements Ce fonds s'accroît de 50 à 60 ml par an.
4. Conditions d'accès et d'utilisation Conditions d'accès Sous réserve de l'application de la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978, les délais applicables à ces archives sont les suivants :
7. Contrôle de la description Contrôle de la description Ministère de la Justice et des Libertés, Secrétariat général, Service de l'administration centrale, Département des archives, de la documentation et du patrimoine, décembre 2010.
Liste des cotes
Dossiers de principe et de législation (1882-1987). Communicabilité : libre, à l'exception des cas d'espèces : 50 ans (protection de la vie privée) et 75 ans (affaires portées devant les juridictions et exécution des décisions de justice).
Acquisition de la nationalité française : dossiers de consultation et de contentieux (1946-2004).
Fichier des dossiers de nationalité (1946-1960). AN Fontainebleau 20030032 (22 ml). Dossiers des relevés des incapacités attachées à la naturalisation (1979-1983). AN Fontainebleau 20100287 (1,7 ml). Décrets des relevés des incapacités attachées à la naturalisation (1948-1966). AN Fontainebleau 19950239 (0,3 ml). |